LE VILLAGE

Il fut construit sur l’enceinte d’un château fort ayant appartenu aux Templiers d’Alès et destiné sans doute à protéger la route d’Alès à Anduze.
De l’ancien château, il reste une tour d’angle ronde au Sud-ouest et de beaux linteaux, parfois voûtés, en pierres de taille dans les caves des maisons sur le pourtour Sud.

Mairie de Bagard (30)

LE DOLMEN

Époque préhistorique
Plusieurs dolmens ruinés (tombes à chambre) ont été repérés dans la garrigue (au Serre de la Cabane, au Bougerlan et à Blatiès) ainsi que des tumulus, la plupart ayant été vidés.
D’une époque indéterminée, faute de fouilles, des traces importantes d’occupation (peut-être pré-romaine) du côté de Blatiès et du Cabréroux ont aussi été répertoriées.

LA FONTAINE-LAVOIR

La fontaine – lavoir ajoute un charme un peu suranné au centre de la Commune, sur la place ombragée de platanes.

L’ÉGLISE ROMANE

L’église Romane du XIIème siècle est sans doute l’ancienne chapelle du château, mais pouvait servir de réduit défensif. Construite en pierres taillées dans le calcaire « bleu » local, elle est très sobre d’allure. Elle fut consacrée à St-Saturnin. En partie ruinée, elle fut réparée en 1686, mais incendiée en 1702 par les Camisards, sa réfection fut assez maladroite. Quelques pierres tombales du cimetière qui l’entouraient ont pu servir à sa réparation. Récemment, l’intérieur a été rendu à sa pureté primitive.

L’HOSPITALET

L’origine de la bâtisse remonte aux Templiers d’Alès. Elle devient une commanderie de l’ordre des Hospitaliers de St-Jean-de-Jérusalem (plus tard Ordre de Malte).

LE MONAC

Ancienne propriété des Templiers, puis léproserie au XIIIème siècle, couvent au XVIIIème siècle, le Monac est devenue aujourd’hui une exploitation agricole.

Depuis les temps antiques, les hommes se sont fixés de préférence sur des collines pour voir venir le danger et surtout dans des endroits où il y avait de l’eau. La terminaison « AC» de nombreux noms de lieux vient du mot latin« aqua».

Le Monac (ou Manac) a certainement été choisi au temps des Romains pour la construction de quelques » villas ». Sa position sur une hauteur, avec une vue sur la plaine et surtout sa source (certains segments de la canalisation d’adduction d’eau sont en poterie très ancienne) le désignait pour cela.

Il ne subsiste rien de l’époque des Wisigoths en 470, les Sarrasins ayant certainement mis à sac ce qu’ils considéraient comme un luxe dont ils n’avaient pas l’usage.

À l’abbaye de St-Gilles, on trouve dans les archives un acte de vente passé au 11ème siècle (1061) entre deux particuliers, acte rédigé en latin et indiquant la donation de la ferme de Monac à BAGARD de l’un à l’autre. Il est probable que le MONAC qui se trouvait un peu en dehors de l’axe routier (Vieille Route d’Anduze) a été acheté ou donné aux Templiers de l’Hospitalet qui y avaient installé au 13ème siècle une « Léproserie » (la lèpre étant une maladie amenée par les Croisés et qu’on ne savait pas guérir).

La partie Ouest des bâtiments porte dans les murs des pierres de différentes époques dont une datée de 1540. Ceci témoigne que ces murs ont été démolis et reconstruits avec les mêmes pierres plusieurs fois (Guerre des Albigeois, Guerre de Cent ans et Guerres de Religions), toutes causes ayant été bonnes pour défaire et massacrer.

Au 16ème siècle, la culture du Ver à Soie va donner aux bâtiments plus d’ampleur et de beauté. Les bâtiments d’habitation sont construits à cette époque autour d’une cour intérieure et d’une fontaine alimentée par le surplus de la source. La plaque de la cheminée est datée de 1667.

Les archives municipales signalent la présence de la famille MAZADE peu après la révolution (1797 ou 1798). Cette famille a habité le Monac de cette époque jusqu’en 1922, date de la mort de Madame MAZADE Léopold, sans descendance. La présence de cette famille pendant si longtemps a permis l’entretien des bâtiments et des enjolivements (terrasses, jets d’eau, serres, arbres d’ornement). Ils ont tiré leurs revenus, sans doutes de la culture des vers à soie, de la Vigne, de l’Olivier, des Moutons et d’une tuilerie qui était installée le long du Carriol et dont les derniers vestiges ont été démolis quand on a refait le pont de la route sur le Carriol.

LA TOUR DE BILLOT

Elle tient son nom de la famille consulaire d’Alès Bilhot, qui en avait la seigneurie au XIVe siècle. Elle appartient aux héritiers de Gervais Estienne, et au seigneur de Périés, Françoise de Bilhot et Jacques de Bilhot. La veuve de ce dernier, Eléonore d’ Auriac donne au couvent des frères prêcheurs d’Alès, par acte de 1519, sa part du mas ou Tour de Bilhot à condition de n’en rien aliéner et de célébrer une messe de réquiem tous les mercredis, à perpétuité.

Gervais des Estienne fait hommage au comte d’Alès le 9 avril 1546 pour la métairie appelée le mas ou tour de Bilhot. Ses successeurs Robert de Faucon, mari d’Anne des Estienne, en janvier 1566, André des Pierres, fils et donataire d’Antoine,
seigneur de Bilhot et petit-fils d’Anne des Estienne renouvellent le 19 avril 1618 son homage, à genoux, tête découverte, sans ceinture, ni épée, ni éperons et tenant ses mains jointes entre celles de son suzerain. Le prieur des frères prêcheurs fit aussi un aveu le 12 mai 1760.

En 1703, une troupe de camisards commandée par Cavalier s’était repliée sur la tour de Bilhot, dont la situation lui avait parue avantageuse. Monsieur de Planque, inspecteur général des troupes du roi, l’attaque le 30 avril, avec le renfort de la milice d’Alès, au lever du jour. Cavalier, surpris à l’extérieur est complètement défait et s’enfuit dans les bois de Saint-Bénézet.

Des grenades, lancées à propos, mettent le feu à la tour de Billot et aux bâtiments voisins. Les défenseurs luttèrent en désespoir de cause. La plupart périrent par le fer ou dans les flammes. « Ils ne cédèrent, écrit la Baume, qu’après une résistance aussi vigoureuse qu’on l’eut pu attendre de bonnes troupes mal placées». Leurs pertes sont évaluées à trois cents victimes restées sur place ou davantage suivant certaines estimations. Les troupes royales eurent huit officiers et douze soldats tués et de nombreux blessés.

Le syndic des frères prêcheurs fera plus tard une demande d’indemnité à l’intendant «pour que la métairie fût reconstruite aux frais des habitants de Bagard comme ayant donné asile aux fanatiques». Henri Bosc consacre plusieurs pages au récit de la prise de la tour de Bilhot, dans la Guerre des Cévennes.

Histoire des Camisards ► Le combat de la Tour de Billot

LE TEMPLE

Il a été édifié sur décision du conseil municipal par un vote à l’unanimité en séance du 30 décembre 1856.

Cette assemblée n’ayant pas les fonds nécessaires sollicite le gouvernement de sa majesté impériale, qui lui octroie une somme de 4600 francs permettant ainsi sa construction en 1863.

Bagard au 16ème siècle est un lieu entièrement Calviniste, et aujourd’hui encore les protestants y sont nombreux. Le cadre est charmant, au milieu des vignes, avec son allée de platanes et surtout le magnifique pin d’Alep qui borde la route.

En 2010, le temple de BAGARD à fêté son 150ème anniversaire. Pour l’occasion il a été totalement rénové.

LE CHÂTEAU CHIRAC

Il se situe dans la grande plaine, sur la rive droite du Gardon, au sortir de Bagard en empruntant la D246, autrefois connu sous le nom de mas de Girac.

C’est le fief d’une famille portant le même nom.
Au XVe siècle sont seigneurs de Bagard, les Bony d’Alès, puis indivis au suivant avec les Savin, d’Aubignac, qui tenaient leurs droits de Jeanne de Bordelles, dame de Bagard, descendante d’Arnaud de Bordelles, gouverneur d’Alès.
En 1575, le diocèse de Nîmes contribuait à l’entretien d’une garnison au fort de Bagard, sous les ordres du capitaine Pierre Cahours. La garnison composée d’un sergent et de douze soldats, quelques temps plus tard allait être démantelée par ordre du duc de Montmorency le 13 février 1582, (A-D. GardC636).
Jean de Savin fit hommage et dénombrement au duc de Montmorency le 22 août 1588.
Les biens de ce dernier sont transmis à Guillaume de Boisson et les siens qui conserveront la possession des châteaux, juridiction et droits seigneuriaux sur Bagard durant le XVIIIe siècle; ensuite les Adhémar en sont aussi possesseurs en plus du domaine de Chirac.

La mention du château apparaît seulement au XVIIe siècle. Il appartient alors à Louis de Sollier, seigneur de Bagard qui possède aussi Blattiers et la Tour-de-Billot. Sa fille le porte en 1651 en mariage à Arnaud de Boisson, natif de Nîmes, conservé dans cette famille, puis à leurs descendants d’Azémar ou Adhémar XVIIIe-XIXe siècles.
Les parties anciennes du mas sont visibles au nord dans l’actuelle salle de dégustation du domaine viticole. À signaler quelques meurtrières donnant dans une salle voûtée. Le bâtiment principal est au sud, dominé en son centre par une tour pigeonnier, avec aspect classique par la symétrie de ses ouvertures. L’ensemble date du XIXe siècle.

Histoire et patrimoine